Il fait une nuit incertaine d'un noir gris bleu, La fenêtre de l'atelier est entr'ouverte. Elle, la peintre, dors de son sommeil indigo Et le Lune parade au ciel dans sa robe tango ; Elle rêve d'aquarelles roses, ocres et vertes A faire sur ses toiles nues lapis-lazuli azur bleu.
Elle s'éveille lentement, aperçoit dans sa glace La fantasmagorie de son corps allongé ; Elle saisit lentement tous ses pinceaux salis, Et, barbouille lestement d'eau pur ce doux lavis ; Sur sa toile apparaît des tons flous mélangés, Les détails de son corps se dessinent dans sa glace.
Elle est nue.La fraîcheur de la nuit vient des nues ; Les ombres et la lumière de la Lune font le reste. Elle accroche les roses de son visage, de ses reins Et esquisse les contours de son sourire serein. La poudre ocre de la rose des sables croque les gestes ; Elle a fait sur sa toile sa belle Etoile toute nue.