C'est un monde d'herbes folles de graminées tout terrain qui se moque du gazon les merles le savent bien. Mon saule pleureur a construit une pergola sur la rue où se bécotent gamines et gamins.
Au bord de la terrasse la lavande se lie au romarin la monnaie du pape s'est couchée sur la corbeille de la mariée sur le mur la vigne vierge s'effarouche d'une brise qui est venue l'embrasser.
Il y a des salades qui poussent sur mes trottoirs un chèvrefeuille galope sur un muret sans fin une pie chamaille le vieux chat tout noir au sol les fourmis racontent une histoire la trace perdue d'un monde sous-terrain.
Un rosier portillon sort ses griffes pour une facture dans le courrier. Dans le cerisier les fruits s'éclatent philosophant sur mon transat je fais salon au fond du jardin.
J'ai débouché ma cave, saoulé jusqu'aux derniers voisins le cadran solaire grappille une date une muse nue sur une natte m'a donné sa main.