Amie de nos silences échouée sur les plages, Brassée en déesses saoules, vous pleurez vos embruns, Cette brume impalpable que vous perpétuez un instant, Dessinant sur le sable de fragiles dentelles
Eole, dieu des vents qui souffle avec fureur, Fond sur vous et vous ranime Gouttelettes perdues redevenues vagues Happées par un courant irrésistible Infimes vibrions retrouvant votre force Jouant violement avec le granit des roches Kyrielles ailées que, subtil miracle, Les goélands survolent en un ballet dansant.
Mêlant votre amertume à celle de ma peine Nimbes aux doux reflets d’argent, vous cachez tant de drames O ! combien d’hommes ont péri, séduits par le chant des sirè Qui envoûte nos âmes par sa force et son immensité, Réduisant l’homme prétentieux à une infime échelle
Sillonner l’océan sous un grand firmament Tente ceux qui rêvent de partir à l’aurore Un jour, grisés par ton orchestre magique : Violon, harpe, hautbois, orgue, clavecin font danser Walkyries de la mer, ondines, néréides et autres naïades, Xainties, goélands, albatros, Yoles ou paquebots sous le vent, Zéphyr qui berce, ouragan qui sonne le tocsin.