Je lègue mon cœur à la science Que les médecins le tranchent et le dépècent Le soupèsent et l’examinent Ils y trouveront tant de choses et si peu Des traces d’espoirs déçus et d’amours impossibles Des contes de fées et de petits calculs
Je lègue mon cœur à la science Et qu’on me dise pourquoi il aura été Tout à la fois Gorgé de vie comme un fruit trop mûr près d’exploser Et léger comme un pétale fané Dur comme la pierre Et brûlant comme un petit soleil
Je lègue mon cœur à la science Que les médecins le tranchent et l’examinent Et me jugent D’avoir eu un cœur si lourd et si friable Et si froid parfois
Je lègue mon cœur à la science Et qu’elle m’en donne un autre