Un jeune homme allait à cheval De son village vers un autre Et dans le climat estival Du beau pays qui est le nôtre, Il arrive que la chaleur Dès le matin, soit étouffante ; Alors, en quête de fraicheur, Il trouva la forêt plaisante. Dans la futaie, faisant chemin, Il sentit un parfum de rose Et ce réflexe est bien humain, Il voulut comprendre la chose. En suivant cette émanation, Il conduisit donc sa monture Pour arriver près d’un buisson Comme en sait créer la nature : Grand, beau, et feuillu à foison Entremêlé de plants sauvages De grands rosiers en floraison. Il put s’y trouver un passage ; Pour s’en approcher au plus près Il avança sous la charmille, Et debout sur ses étriers Il huma fleurs et bulbilles. Puis voulant en faire un bouquet À offrir en gage à sa belle Il résolut, petit futé, De monter debout sur sa selle. C’est à ce moment décisif, Pendant cette instable posture, Qu’une guêpe piqua au vif Le cheval juste à l’encolure Poussant la bête à se cabrer, Se dérobant sous la souffrance En oubliant son cavalier. Et c’est là qu’intervint la chance : Le jeune homme ne tomba point Mais resta pendu au feuillage Bien accroché par son pourpoint Aux épines dans le branchage ! Il ne fut secouru qu’au soir Par des promeneurs en vadrouille Qui passaient par un grand hasard À la recherche de cornouilles.
Lecteur, que ce petit roman N’ait pas connu de fin tragique Ne peut pas, bien évidemment, Être pris pour emblématique ; Car la leçon à retenir C’est bien que le danger réside Là où la quête de plaisir Sur les sens et l’esprit préside !