Un jardinier voyant dans son verger Un vieux pommier ne donnant plus de pommes Résolut un jour de le remplacer. Muni d’une hache, notre bonhomme Alla au jardin pour lui faire un sort, Il fut assailli par quarante oiselles - Pourquoi voudrais-tu lui donner la mort ? » Très inquiètes, lui demandèrent-elles. - Un arbre qui ne donne plus de fruits… » Dit-il, avant de perdre la parole Pour les oiseaux qui faisaient plus de bruit : -Mais ses branches nous sont une pergole, N’aimes-tu pas nous entendre chanter Quand nous nous refugions dans son branchage ? » - Si fait, j’aime lorsque vous gazouillez, Vos mélodies sont des joies sans partage… » Il avançait vers l'arbre, néanmoins, Hélé par son ami le plus fidèle Il dû, s'arrêter, sans aller plus loin La même question revint de plus belle : - Pourquoi voudrais-tu lui donner la mort ? » - Mais il ne produit plus aucune pomme ! » Répondit-il à son bon chien Médor - Ne sais-tu pas que j’aime faire un somme Sous son feuillage, dans les chauds jours d’été ? » - Si fait, moi-même aussi, j’aime son ombre… » Reconnut-il avec sincérité Ayant un regard de plus en plus sombre. S’étant écarté de son labrador, Un fort bruissement lui vint aux oreilles : - Pourquoi voudrais-tu lui donner la mort ? » Demandaient en chœur plus de cent abeilles. - Ignores-tu donc qu'au creux de son tronc Nous avons élu notre domicile, Et nous savons que notre miel est bon ! » Il comprit enfin combien est utile Un arbre au jardin, même sans ses fruits Et combien il peut rendre de services À toutes sortes d’animaux amis Ainsi qu’aux hommes dont ils sont complices !