Deux amis partageaient le même sort, Auquel d’aucuns ont préféré la mort : La terrible malchance d’être épris Sans être aimé ; c’est comme être maudit !
Chacun d’eux, par l’objet de sa passion S’était fait comprendre avec discrétion. Sans le vouloir contraindre ni presser, Avait offert son cœur à l’être aimé.
Et chacun d’eux essuya un refus. L’une entendait conserver sa vertu Et voulait vivre dans la religion, L’autre s’était promise à un garçon.
Elles avaient, comme consolation, Parlé d’amitié, faute de passion. Les deux amis avaient le cœur en cendres Car un tel choix est bien dur à entendre.
L’un décida d’aller de par le monde Et faire en sorte d’oublier sa blonde Car il lui était vraiment trop pénible De vivre près d’un amour impossible.
Le second admit de laisser la place À la vraie amitié, pour que s’efface Un sentiment dénué d’espérance, Appréciant l’estime et la bienveillance.
Qui pourrait prétendre avec certitude Savoir lequel, avec exactitude, Fit le bon choix ?... Avec les amours mortes, Vraiment, chacun voit midi à sa porte !