Toi, les mains liées, et sur les yeux, un bandeau, Sur le lit allongée, offerte corps et âme… Dévoré de désir, je maîtrise ma flamme, Je m’approche dans un silence de tombeau.
Il n’en faudrait pas beaucoup pour que je t’assaille Mais je me contrôle et reste maître de moi. Je t’effleure, oh ! Un fugace trouble d’effroi Te fais sursauter. Que j’aime quand tu tressailles !
Tu ne vois rien, suis-je loin de toi ou tout près ? Est-ce ma main, est-ce une plume qui te frôle Du bout de ton sein jusqu’au creux de ton épaule ? Si le charme de l’instant se rompait, mourrais-
Tu ? Tu sembles si tendue ! La magie lointaine De l’amour t’aurait-elle envoutée ? Sans un bruit, Je viens auprès de toi pour une longue nuit D’ivresse et de passion animale et humaine.