Les sirènes n’existent pas Et pourtant elles chantent Au fond des mers elles patientent En dansant à petits pas .
Sur les prés d’algues bleues Elles vont à grands coups de queues Vous ne pouvez les voir Elles murmurent dans le noir .
Elles ont un corps de reines Des longs cheveux de sirènes Et elles envoient juste des bulles Qui s’envolent comme libellules .
Les marins disent que le malheur Provient des sons pour l’entendeur Mais les sirènes n’existent pas Sauf pour les fous , les rois .
Les gentils dauphins sont fiers De transporter ces cavalières . Elles paressent sur des tortues En passant belles et nues .
Elles refusent les bijoux Et se parent le cou De poissons colorés De rouge , de jaune doré .
Vous pouvez parfois les surprendre Si un beau jeune homme tendre Se penche sur le bord du bateau Pour poser sur les vagues des mots.
Elles remontent alors doucement Pour l’écouter gentiment . Immobiles sous la chaleur des étoiles Les cheveux flottants comme un voile.
Certains vous parleront de méduses , Pauvres crétins qu’un rien abuse . Il faut être fous pour voir les belles Car il faut croire qu’elles sont réelles .
Les sirènes n’existent pas Sauf pour Ulysse et pour moi . Je les vois et j’aspire les bulles Qui partent dans l’air comme libellules .
Je peux alors les entendre Mais je ne peux les comprendre Quand elles chantent les algues bleues Sur des rythmes langoureux .