Cette belle ignorance qui naît de nos souffrances Ne comptez pas mes pas ils marchent de travers C’est le souffle du fou qui fuit son espérance Transportant ses douleurs aux creux des pull-overs . Va et ne demande plus la litanie diphtongue Abhorre ses caresses et aux bouches surannées Hypocrise l’hurlance ô triste mangeur d’ongles Fais de ses mots coupables un poète damné . Revenons simplement aux mots de chaque instant Ces lettres de la rue au secret de nos bouches Ces tisanes de l’âme ces fragrances d’onguents Rapières aiguisées aux mains de Scaramouche . Et je te déshabille je te veux nue come œuf En amour charnel dans les livres d’images L’unique palindrome s’appelle soixante-neuf Dans ces nuits de partage viens ne soyons pas sages . Cours après toi je cours si j’attrape je mange La marelle ma chérie va nous porter au ciel Déploie face au soleil tes longues ailes d’ange Je m’accroche à ton cul bonheur existentiel . Une plume se détache de ta parure mythique Elle vole vers la terre en contrescarpe d’ambre Sans elle notre voyage se fait paralytique La gravité m’aspire au parquet de ma chambre . De toi je ne sais plus l’existence des voix Sartre pose ses lunettes devant mes yeux fragiles Avec elles je sais avec elles je vois Qu’il me faut un huis clos avec mon moi débile . Des mots toujours des mots encore des mots Jean-Paul Paroles ma parole tu songes à Dalida Vas te laver les mains et viens finir ton bol Sinon je te séquestre comme ceux d’Altona . Et la colère me plante au désert immortel Aux portes de la ville il fait son merveilleux Et de rues silencieuses aux terrasses d’hôtels Il retrouve la mer dans un long baiser bleu . Ma colère s’est lavée de sable d’eau et de sel Je marche doucement jusqu’au ravin crayeux Le soleil couchant allume dans le ciel D’aveuglants incendies sur cette mer en feu . Que demander de plus à l’été des colombes J’étais parti mourir et soudain me voila Dans une chambre blanche aux douceurs des ombres L’infirmière me sourit, elle a des yeux de chat