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franck lamy

Rêve ex coma

Cette belle ignorance qui naît de nos souffrances
Ne comptez pas mes pas ils marchent de travers
C’est le souffle du fou qui fuit son espérance
Transportant ses douleurs aux creux des pull-overs
.
Va et ne demande plus la litanie diphtongue
Abhorre ses caresses et aux bouches surannées
Hypocrise l’hurlance ô triste mangeur d’ongles
Fais de ses mots coupables un poète damné
.
Revenons simplement aux mots de chaque instant
Ces lettres de la rue au secret de nos bouches
Ces tisanes de l’âme ces fragrances d’onguents
Rapières aiguisées aux mains de Scaramouche
.
Et je te déshabille je te veux nue come œuf
En amour charnel dans les livres d’images
L’unique palindrome s’appelle soixante-neuf
Dans ces nuits de partage viens ne soyons pas sages
.
Cours après toi je cours si j’attrape je mange
La marelle ma chérie va nous porter au ciel
Déploie face au soleil tes longues ailes d’ange
Je m’accroche à ton cul bonheur existentiel
.
Une plume se détache de ta parure mythique
Elle vole vers la terre en contrescarpe d’ambre
Sans elle notre voyage se fait paralytique
La gravité m’aspire au parquet de ma chambre
.
De toi je ne sais plus l’existence des voix
Sartre pose ses lunettes devant mes yeux fragiles
Avec elles je sais avec elles je vois
Qu’il me faut un huis clos avec mon moi débile
.
Des mots toujours des mots encore des mots Jean-Paul
Paroles ma parole tu songes à Dalida
Vas te laver les mains et viens finir ton bol
Sinon je te séquestre comme ceux d’Altona
.
Et la colère me plante au désert immortel
Aux portes de la ville il fait son merveilleux
Et de rues silencieuses aux terrasses d’hôtels
Il retrouve la mer dans un long baiser bleu
.
Ma colère s’est lavée de sable d’eau et de sel
Je marche doucement jusqu’au ravin crayeux
Le soleil couchant allume dans le ciel
D’aveuglants incendies sur cette mer en feu
.
Que demander de plus à l’été des colombes
J’étais parti mourir et soudain me voila
Dans une chambre blanche aux douceurs des ombres
L’infirmière me sourit, elle a des yeux de chat