Je baille à la poussière et aux clochettes d'argent Je baille aux bières de trop et à celle nécessaire Je baille au mot fuyant qui se sait indispensable Je baille Je baille Je baille
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J'attends les animaux J'attends les érudits Tous ceux fort étonnés de me trouver là
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Jaune argile en mes paumes roses L'ocre décuple les vives colères
Terre portant en sa terre L'union du sec et de l'humide Du gouffre et du rayon
Que dire de la Vertu qui coule aux claires fontaines Et de l'homme empli du parfum de la pucelle Et rendu puant par des morales affirmées?
Crois-moi Suspendre son élan C'est comme attendre des fleur fécondées Qu'elles regrettent les saisons
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Les années tètent encore à la mamelle du désir Et maman toute mammifère amène enfin Au vocabulaire de mon enfance rêvée De doux poèmes murmurés
Il fait bon ce soir
Et vous Petites lettres menues Qui avec vos airs de pas y toucher Savez chanter la Tradition Vous ! Toutes menues Si délicates Ciselées C'est de la dentelle ! Fragiles C'est de la flanelle !
Il vaque entre vos seins Comme des soupirs alanguis
O gentes voyelles Exigeantes consonnes Ingénues promises à la syllabe