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François BELLOCQ
Le marin qui rêvait des étoiles
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François BELLOCQ
Le marin qui rêvait des étoiles
C’est l’histoire d’un marin
Qui n’avait pas de voile
Avenir incertain
Mais lui rêve aux étoiles
Sur son petit radeau
Il aime dériver
Puis il regarde en haut
Et se met à rêver
"On sent vite l’ennui
Sur un petit radeau
Mais pourtant cette vie
A quelque chose de beau
C’est qu’elle est très paisible
Et plutôt sans contraintes
Ainsi il est possible
De vivre sans ses craintes"
Et c’est habituel
Le soir il se promet
Qu’il irait naviguer
Une nuit dans le ciel
Rejoindre les étoiles
Et oublier l’ennui
Car la haut, oui, la vie
Devrait être idéale.
Perdu dans ses pensées
Il fut interrompu
Quand une fois de plus
On vint le déranger
Encore un arrogant
Qui se moquait de lui
Et d’un air méprisant
Grosso modo lui dit :
« Laisse tomber les étoiles
Et penses aux fonds marins
Toi qui n'as pas de voile
Ils te vont aussi bien ! »
Alors un peu vexé
Il préfère s’en aller
Une fois isolé
Finit par marmonner
« Cet homme n’est qu’un crétin !
Mais je dois bien admettre
Que si je ne fais rien
Je ne vais rien connaître.
Je rêve des étoiles
Mais n’sait que dériver
Pour suivre un idéal
Il faut bien avancer ! »
C’est l’histoire d’un marin
A un rêve accroché
Même s’il part de loin
Il commence à bouger
Quelques algues tissées
En voile rudimentaire
Assez pour commencer
A naviguer en mer
Et le marin avance
Sans savoir ou aller
Des objectifs se lancent
Récompenses à la clé
Il avance doucement
Chaque vague un combat
Mais il en est conscient
C'est déjà un grand pas
Il travaille ardemment
Agrandit son radeau
Quelques années passant
Il possède un bateau.
Il aime voyager
Et de plus en plus loin
Jamais découragé
Devint un grand marin
Il rencontre des gens
De vastes horizons
Certains intéressants
Et d'autre... bien plus cons
Mais chaque jour il apprend
A n'garder que le bon
"Ironise les instants
Qui te tirent vers le fond.
Et puis observe bien
Ceux qui survivent au temps
Leur savoir n'est pas vain,
Il t'aidera souvent"
Il reste très discret,
A beaucoup à apprendre
Car même s'il se sent prêt
La mer, elle, n'est pas tendre
C'est l'histoire d'un marin,
De sa nouvelle voile
Il avance, serein
Guidé par les étoiles.
C'est avec allégresse
Qu'il profite du vent
Il cherche la vitesse
Ce sentiment grisant.
Il sent presque qu'il vole
Par dessus l'océan
Et alors il rigole
De se sentir vivant
L'homme peut donc voler
Hors des zones restreintes
Les étoiles ne seraient
Pas vraiment hors d'atteinte?
C'est là qu'il entrevoit
La possibilité
Pour la première fois
De vraiment s'élever
Sa détermination
A atteint des sommets
Toutes ses convictions
Seront inébranlées
Surpassant les limites
Toujours plus ambitieux
Oui, pour viser les cieux
Toujours aller plus vite
Les gens superstitieux
Disent de ralentir
De se méfier des dieux
Qui pourraient l'engloutir
Mais il cherche l'exploit
Défiant Poséidon
Dans ces endroits sans nom
Où la nature fait loi
Traversant les Bermudes
Vainqueur du léviathan
Tout ça n'est qu'un prélude
Il ne perd pas de temps
Son voyage est sans fin
Après tout les étoiles
Sont toujours aussi loin
Du haut de sa grand voile.
Bien des années plus tard
On trouve dans un port
Quelques marins vantards
Qui parlent bien trop fort
Se moquant comme souvent
Du bateau du voisin
Ou alors enviant
Quelques plus grands marins
Et le sujet du jour
C'est le dernier voyage
Le triomphal retour
Du marin au grand âge
Lui qui a découvert
Tant de nouvelles contrées
S'il revient cet hiver,
Il sera retraité.
L'un des marins s'emporte
"Il est clairement trop vieux!
Ses belles années sont mortes,
Son départ un adieu!"
"-On annonce ma mort?
Oh mais ne t'en fais pas
Même ce très vieux corps
Navigue mieux que toi!"
On entend bien des rires
Face à deux yeux baissés
Mais pas grand chose à dire
De digne d'intérêt
Alors un peu lassé
Il préfère s'en aller
Une fois isolé
Finit par marmonner
"Ils ne vont pas bien loin
Tous ces gens méprisants
Moi je rigole bien
Rien qu’en les regardant
Je suis allé plus loin
Que chacun d’entre vous !
Et je ne vous doit rien
Je suis libre de tout
Un temps on m'avait dit
Que je ne valais rien
Mon histoire et mes biens
Sont enviés aujourd'hui
Ca m’a fait de la peine
Mais je n’en veut à personne
Laissez tomber la haine
Elle va si mal aux hommes !
Qu'on me dise orgueilleux
Mais n’est il pas très sain
De relever les yeux
Quand partant d'aussi loin
L’on a bien su construire
Quelque chose de grand
Sans jamais devoir nuire
Aux autres êtres vivants
Cette œuvre est ma fierté
Et c’est bien grâce à elle
Que je serais en paix
Au sommeil éternel."
Rentrant sur son bateau
En ce port le plus grand,
Et de loin le plus beau
Il admire l'océan
C'est alors qu'il remarque
Juste à coté de lui
Un enfant qui sourit
Sur sa petite barque
Etant vite intrigué
Par son air apaisé
Il lâchât quelques mots
"Mais que fait ce marmot?
-Je regarde le ciel!
Lève donc les yeux
Tant d'étoiles si belles
Qu'y a-t-il de mieux?
Le marin devint blême
Ne voyant pas d'étoile
Autre que la grand voile
Qui porte son emblème.
"Bien sûr tu ne vois pas,
Avec un si grand mat!
Viens donc sur mon bateau,
On y voit bien plus haut!
C'est perdu dans ses songes
Que le marin descend
Et alors qu'il s'allonge
Aux cotés de l'enfant
Un bras tendu aux cieux
C'est son rêve d'antan
Qui amène un instant
Des larmes dans ses yeux
Il observe l'enfant
Son air émerveillé
Si peu soucieux du temps
Sans gloire et sans fierté
"On dirait moi gamin...
- Vraiment? Je n'en crois rien!
Pour regarder le ciel,
Que faire d'une caravelle?"
Pensant à ses débuts
Il ne pouvait que rire
D'un coup son grand navire
Lui parut superflu
Plus haut de quelques mètres
C'est l'œuvre de sa vie
Tout son temps, tout son être
Pour construire ceci
Et alors il se dit
S'il avait ralenti
Peut être un peu avant
S'il avait pris le temps
S'il n'avait oublié
Ces étoiles là haut
Son voyage aurait
Peut être été plus beau
Sans admettre un regret
Il repense aux destins
Et à tous les chemins
Qu'il n'a pas emprunté
Mais c'est le lot hélas
Des gens les plus âgés
Quand l'avenir s'efface
Face à un long passé
Quand on ne peut plus faire
On regarde en arrière
Retracer, espérer
Qu'on a plutôt bien fait.