Quel monstre terrifiant quel sinistre inconfort A surgi dans la nuit de cet ange qui dort Pour que si brusquement elle ait voulu pleurer En frottant son doudou sur le bout de son nez J’ai longtemps résisté peut-être deux minutes Avant de me lever pour lui porter main forte Son chagrin s’envola dès que j’ouvris sa porte Et qu’elle vit pointer ma grosse tête hirsute Je pris son petit corps tout empreint de sommeil Et le serrant bien fort contre mon cou ridé Je sentis ruisseler du limbe de l’oreille Les pleurs que la détresse y avait déposés Nous vécûmes ainsi des minutes intenses Son cœur contre mon cœur en un seul réunis Tandis que lentement s’apaisait la cadence De ces petits hoquets qu’elle émettait sans bruit