Dans la pénombre où j’allais, Dieu a dessiné Une lune dorée croisant deux dromadaires Furtivement parus sur la crête dunaire En un fugace instant empreint d’éternité.
Nordique-occidentaux, nous errons, dédaignant L’Obscur d’où nous venons, L’Écrin qui nous vit naître Et l’Invisible Verbe seul apte à soumettre À son Adoration les peuples ignorants.
Cette grâce soudain surgie de la Ténèbre S’offrit comme un or pur à mon œil agnostique Sur ce Nord-Occident du continent d’Afrique Où le Maroc, jadis, s’appelait le Maghreb.
En cet antinomique Orient cette lune, Éclair inattendu dans le ciel alaouite, Me révéla un sol où Dieu encore habite Chaque oued, chaque oasis, chaque crête de dune.
Mon cœur noir d’ex-chrétien avide et orgueilleux Ne s’en est pas trouvé converti à L'Islam, Mais portera très loin la radieuse oriflamme De ce signal du Ciel qui a croisé mes yeux.