Les bois dorment. Le ciel s'est tu. Mais j'entends, dans le vent qui bruisse, Un Ange sage et un Ange têtu, Qui, dans tout mon silence, font un énorme bruit.
L'un pleure et l'autre à la raison l'appelle. -Tes larmes sont chaudes et vaines, Dit l'un. Elle est morte et belle Et derrière elle, c'est un crotale qui traîne.
-Et que me sont toutes ces larmes ? Dit l'autre. Et que m'est toute cette douleur ? Elle m'a l'effet d'une candide soeur Dont on ne peut s'empêcher de mourir sous son charme!
Anges ! Comment osez-vous, dans ma maladie, Dans mon antre noire, me déranger, moi, le mortel ! J'ai les yeux noyés de sang et la bouche emplie de fiel Et encor je crains les supplices du Paradis!