La lente procession nocturne De pieux marcheurs s'attardant Sous un somptueux clair de lune Enveloppé de douces bandes descendant, Imperturbables et argentées, Sur le chemin chenu cheminant Entre les cheminées échauffées Et les arbres, solides et grinçants.
La silencieuse procession nitescente Avançant solennellement vers l'autel Où sont posés, en une fragile attente, Les instruments de l'heureux rituel. Sous la lumière falsifiée qui hante Les lieux où régnaient lumière et couleur, Fantôme de sous les verreries béantes N'illuminant qu'en un leurre de lueur.
La joyeuse procession dynamique De l'histoire réinventée et racontée Tout en conservant les éléments classiques De la légende dont nous avons hérité. Reproduction vivante et magnifique, Interprétée par les acteurs vagabonds, Du mystère ecclésiastique Finissant au premier des douzes sons.
La bruyante procession de présents Laissant de côté le souvenir accompli Des derniers instants et des lointains moments, Afin de faire place aux joies infinies Soutenues par le fil du temps, Car alors que la joie perdure, Il passe inlassablement Sans se soucier de la postérité future.