Le jardin derrière la haute haie De jasmin, de vignes, de lilas Est mien et j’y plantai en secret Des semences d’amitié et de joie.
Le premier grain s’ouvrit en baies, Toujours productif et vigoureux ; Le buisson s’ancre, aidé de l’engrais De confiance, dans la terre du feu.
Le second s’ouvrit en lierre, Rampant, présent, partout, Se laissant tomber, feuillu et vert De ses idéaux utopiques et tabous.
Ensuite bourgeonna un oiseau de paradis, Amoureux et coloré ; Fleur Forte de tout ce qui est accompli En l’honneur du bonheur.
De même éclot un iris : Pur, vivant et mystérieux, Balançant ses pétales lisses Sur un zéphyr mélodieux.
Alors s’épanouit une marguerite, Bien fragile, simple et naïve. Elle pointa sa curiosité bien vite Vers la nue si attractive.
Aussi bourgeonnèrent tulipe et pensée, Toutes deux colorées d’ombres pâles ; L’une fière, l’autre bien parfumée, À la fois antagonistes et semblables.
Finalement poussa un frêle rosier Qui semble attendre quelque douce pluie. La rosée de mon cœur permet d’espérer À mes yeux d’y trouver une fleur embellie.