La brise
La brise, onde d'air douce,
Souffle doucement, tendrement,
Balance plages blondes, feuilles rousses,
Vagues lisses, épis de blé tremblotant.
Son esprit est pur et bon,
Généreux à souhait, il souffle la vie,
Siffle la beauté à l'horizon,
Ouvre les coeurs, jours et nuits.
Triste et esseulé, elle court,
Personne ne lui porte attention,
Ses limpides jupons de velours
Deviennent violents de triste déraison.
Mais bientôt, elle s'arrête,
À la première fleur, premier jardin,
S'immobilise au bout de quelques mètres,
Ses pieds perdent déjà leur entrain.
Ô, petite femme, vois là quelques larmes!
Comment peux-tu seulement pleurer?
Voyant devant toi quelque drame,
Tu te fais un devoir d'aller consoler.
Mais ne t'attend à aucun remerciement,
Pour avoir poussé les coeurs vers l'espoir,
Pour avoir balayé les sombres sentiments,
Tu as fait ce à quoi on s'attend de ta part.
Ton esprit est toujours enfantin,
Tu joues, au-dehors, par prés et marées,
Tu te caches, cours, valse et, en vain,
Te calmes pour aussitôt récidiver.
Tu es bien fragile. Malgré tout,
Tu persévères, aucun obstacle n'empêche
Ton aventureuse et fidèle venue
Aux parfums de cueillette ou de pêche.
