Je regarde la sphère Toute mon âme y est plongée Mes yeux la suivent sans ciller Le cercle parfait me subjugue
En son bas, une tache d'azur, Un lac où s'enfoncent les rayons Argentés de son environnement nacré, L'origine de toutes les pluies
Les raies s'étirent du pourtour Vers le centre, mais sont brisées Comme un esprit de vent fragile, Le souffle qui les maintient vacille
Une couronne de feu bloque les traits, Brûle indéfiniment, jaune de joie, Brille parfois d'une sombre lueur Comme la gloire royale sur des cheveux d'or
Une bûche, bien plantée au centre De cet univers, marron, dont l'écorce Alimente à jamais l'auréole enflammée L'âge est infini dans les stries du bois
Le coeur de la souche est ouvert, Noir et profond, oreiller de velours Sur lequel s'appuie l'amour, parfois, Un univers entier dans ce trou béant
Le globe magnifique baigne Dans une neige perpétuelle, Comme un doux lys blanc Dans une robe nuptiale
Horreur! La peau chasse la beauté Un rideau de douceur, chute ingrate Cache l'oeil dont l'Iris absolu M'était si cher, est ma prunelle