Naître, tilleul amer sous les étoiles, En un champ fleuri de parcelles De ronces, jalouses et dégoûtées, De chardon, bien drôle, mais hypocrite De pissenlit, beau et enfantin, mais tachant De marguerite franche, honnête et impulsive De coquelicot, impulsif et frivole, mais si tendre De lilas, odorant, attirant, indépendant Et la compagnie d’un solitaire olivier.
Envahi de sombres fougères traîtresses, Les racines cherchent leur origine, Fouillent l’essentiel aux profondeurs insondables Enquêtent une vérité inconnue et aveugle. Les hauts feuillage parfumés ombragent Déjà, trop tôt, le lilas qui bientôt se fane Et dont l’attention est reporté à ses compagnes, Au désarroi des arbres qui y avaient trouvé Un proche, selon leurs meilleurs désirs.
Que les troncs parlent et ils hurleront, Peinés, et eux aussi dramatiquement éloignés Alors que les vents séparent leur chevelure colorée. Désormais nus et sans intérêt, les arbres Regardent mourir et flétrir leurs folles amitiés, Les enterrent en douceur de regret et de pardon Pour se sentir plus seuls alors que jamais, Privés de la compagnie florale qu’ils étreignirent. Arbres marqués, différents, nés si loin de la forêt.