Mélancolie
À la fois ma pire ennemie
Et la source de ma vie,
Je croque en toi comme en un fruit.
Comme tu joues de moi, douce mélancolie.
Tu rends l'amour ennemi,
Il s'envole, oiseau de paradis.
Tu joues avec ma tristesse,
Tu me plonges dans la détresse.
Ah! comme je te déteste!
Tu m'as charmé comme un enfant,
Tu m'as tiré dans ton trou béant,
Jour après jour, an après an.
Puis je t'ai connue
Toi, nouvelle-venue,
Déguisée en sentiments
Vivant, survivant et me mangeant par en-dedans.
Tu croyais me faire perdre Espérance,
Mais tu m'as fait connaître Persévérance,
Puis rencontrer Vérité et amitié,
Et elles m'ont aidé à te surmonter.
Tu me donnes parfois de beaux jours,
En échange, tu voles toutes mes nuits,
La solitude est ta meilleure amie,
Car elle t'aide à me jouer des tours.
Je me suis accroché à la vie,
J'ai couru, je me suis enfui
Comme un cheval face à un incendie,
Tout le jour, toute la nuit.
La liberté, tu ne me l'as pas apprise,
Alors, je suis définitivement parti,
Un faucon a quitté son nid
Et il va trouver sa brise.
Ainsi, je t'ai abandonnée.
Dans le coeur d'un autre, réfugiée
Tu resteras, car je te renie
Et je vais apprendre ma vie.