Elle dort, le jour déjoue ses rideaux entrouverts, Je passe et la regarde par la porte ouverte, Emmêlée entre les draps de coton verts, Elle fixe, de sous ses paupières, une mer abstraite.
Je repasse, elle s'agite et se démène, Affrontant une vague mortelle qui m'est invisible, Elle abandonne, face à la mort qui l'attend, terrible, Redevenant aussi calme qu'un séjour en éden.
Je me fige devant sa porte, ébloui par la vue Qui m'est offerte : elle est étendue, sur son côté, Les cheveux épars, les bras en une croix dont je ne doutai Qu'elle fut celle des bateaux échoués et des marins déchus.