J'ai abandonné les grands vers bien posés J'ai délaissé les beaux mots féeriques Ainsi que les rimes frivoles et mesurées. À la porte, les métaphores d'acrylique Et le décompte sempiternel des pieds!
J'ai cédé à la tentation J'ai glissé vers la facilité Je voulais tant qu'on me trouve bon Que je me suis mis à plagier Une méthode sans restriction.
Mais il n'est jamais trop tard Mon repentir sera-t-il accepté? Érato, mon rêve au doux regard, Pose sur moi ta main tachée Par l'encre pure de ton art.
Je me suis laissé gagner par un négativisme Dont l'éternel recommencement cause la lassitude. J'ai oublié le monde idéal du naturalisme Et me suis mis à cracher du venin rude Sur un Univers de beauté et de lyrisme.