Ces câbles d'araignée qui nous unissent, Ces liens puissants qui nous retiennent, Pompent le sang de toutes nos veines ; Il serait bien temps qu'on en finisse !
J'ai donné peu à peu toute ma vie, Tu as consumé, avec le temps, mon amour. Je t'ai construit ton joli paradis ; J'ai dû le troquer contre tout mon velours.
Ma tête est objective, mon coeur s'est éteint. Il s'est détruit à consommer le bon vin De tes promesses trompeuses et toutes faites. Il n'est plus qu'une ruine obsolète.
Tu as joué avec les mots, Tu as joué les escrocs, Tu as joué avec les limites D'une patience d'Ermite.
Tu as toujours tôt fait d'oublier Alors que tu recquiers de pardonner Tous tes mots, toutes tes infâmies, Tes cachettes, tes mensonges et tes duperies.
La mémoire est une faculté étrange : Si on la chasse, elle revient au galop ; Si on l'ampute, elle devient un livre clos ; Si on la cherche, sincère, on la dérange.
Enragé, tu jette tes cris comme des pierres, Tu oublies le monde auquel tu fais la guerre Pour une minable et simple contradiction ; Le fils de la biche devient lion!
Connais-tu ce petit mot : «regret» ? Ou sait-il se faire trop discret ? Est-ce, sinon, ta pire hantise Que de connaître des remords pour tes sottises ?
Les dés en sont jetés, mais le sort... Probablement fou, je m'accroche à l'espoir, Cet ultime joyau qui me permet de t'écrire Les pensées que j'aimerais tant pouvoir te dire.