Le bruit du bouchon retiré d’un goulot étroit ; le parfum capiteux des fleurs que je t’avais apportées ; la saveur du champagne que nous avons bu au lit ; la suavité de ta peau sous ma main qui glisse avec joie ; la lueur de la lampe placée sur ton guéridon. Et moi, étourdi, assistant bouche bée à la fête de mes cinq sens sans y prendre part, reposant au centre du monde que j’ai créé pour moi-même et pour toi, ma chérie, aussi peu semblable à un Olympien que le sont ces fleurs, ce bouchon et cette lampe allumée, et pourtant plus heureux qu’il ne l’est contemplant les monts et les plaines terrestres de son Olympe. Et toi, la cause de mon extase : ton corps avec ses monts et ses plaines bien assortis, vers lequel se portent ma vue et mon goût, mon toucher et mon odorat, et ta voix qui dit tant de paroles douces, mais si bas que je les devine une à une plutôt que je ne les entends.