Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'un bel homme inconnu, et que j'aime et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même, Ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend.
Car il me comprend, et mon cœur gros, transparent Pour lui seul - ô bonheur ! cesse d'être un problème ; Pour lui seul, toutes les ardeurs de mon cœur sèment, Des résonances enchanteresses au vent.
Est-il beau ? Est-il grand ? Est-il brun ? Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore ; Ah petite musique de nuit de Mozart !
Son sourire est des plus tendres et chaleureux, Sa voix, douce mélopée, a ce goût mielleux, Et ses deux pupilles, enflamment mon regard.