Un nom, Celui de mes parents Que l'on m'a imposé Lorsque je suis né. Un nom, Celui d'un être existant Sur notre planète, précédant D'autres noms, encore inconnus. Ici une vie commence, Là une existence s'achève Et quoique le monde en pense, Les quelques notes de cette romance Témoignent de notre passage sur la terre. Elles sont comme du centurion le glaive, Une arme à double tranchant Dont le maniement Et surtout l'emploi Peuvent nous conduire vers la quiétude, Mais aussi vers une foule de déceptions, Vers une existence propice à l'inquiétude ! L'habit ne fait pas le moine Et le nom ne fait pas l'homme, Que l'on nous qualifie de maintes façons ! Il nous reste néanmoins le désir De mettre notre corps Au service des vivants et des morts, Le désir de rompre avec l'habitude, De forger de nos mains Notre propre destin Et ainsi lentement s'éteindre, S'enfuir jusqu'au plus profond Des gouffres de la civilisation Pour rejoindre le néant, Frère de tous les jours, frère de sang, En attendant l'heure de la délivrance Que tous nous guettons aavec impatience, Où l'on oubliera même " le nom ".