Longtemps, les nuits ont été pareilles aux jours Emplis d’ombres inconnues et silencieuses Longtemps, le temps est resté couvert et lourd Les arbres sans feuilles et l’herbe visqueuse
Légères, des cendres volaient et brûlaient les yeux Elles soulignaient de noir les murmures sourds
On pourchassait les mouches à l’oeil vitreux Sur les oranges pourrissant dans le velour
Et dans la cour, les grands miroirs approfondissaient Les cieux
Les volets fleurissaient de mousses d’or Agile, fragile, l’oeil et la douce peau d’une salamandre
Et la futaie menaçante, parjure du sort Encerclait les âmes d’un vert tendre