Quand vient le soir, livrée au vent qui la caresse, La campagne s'endort dans le lit de ses prés ; Un coeur tendre, épanchant le désir qui le presse, Baise ses mamelons frémissants et pourprés.
Mais la forêt, fermant sa livide paupière, Le cil mouillé de pleurs, s'incline à l'horizon ; Et le ruisseau plaintif, au sein de la clairière, Accompagne en sanglots sa muette oraison.
De ses bras étendus implorant les ténèbres, Elle rappelle à soi les frissons de clarté Que la brise enfantait au long de ses vertèbres;
La sève et le parfum de ses fièvres d'été, Quand le ciel lui glissait une oeillade, ô merveille! Dans l'éblouissement de l'aurore vermeille.