"Que nul n'entre ici !" clamait mon coeur... Alors que tout y invitait, que tout était langueur ! Dès lors je me découvris absurde à ainsi me dérober : J'étais trop las d'inespérance Et ne songeais qu'à vous embrasser !
J'ai si longtemps nié le doux tremblement de vos lèvres Si souvent maquillé le feu de mon âme en quelques vagues fièvres.
"Que nul n'entre ici !" : Avertissement de cimetière, Ex-voto d'amour tombeau, épitaphe grossière ! Alors que, jamais aussi vivant, mon coeur gonflé Comme aux plus beaux jours de la désespérance Ne songe qu'à s'embraser.
Celà porte un nom qu'il faudra bien se résoudre à prononcer, Un nom semblant si terrible au regard de notre longue amitié !
"Que nul n'entre ici !" , mais pour vous madame, Pour vos yeux madame ! pour votre âme ! Mon coeur s'ouvre, s'écartèle ! se sent enfin capable ! Capable d'affronter votre possible indifférence Et de vous aimer bien sûr, vous qui ètes si aimable !
Aimer ! Car voilà bien ce qui définitivement m'habite ! Vous aimer avec éclat, de toutes les façons et avec mérite !
"Que nul n'entre ici !", j'en ris maintenant sans eff Et que tout me semble rire avec moi ! Et plus encore : J'ai vu le monde oeuvrer, dans son silence approbateur Et patenté. J'ai vu le monde règlant ses pas à ma cadence, Tout faire pour que l'amour transcende notre amitié !