Imagine le néant froid, glacé Qui passe sa main sur l'horizon En ta chair Effaçant ce qu'il touche de sa sombre oraison Noir, funèbre Qu'effleure toutes tes pensées Fanées de pétales acides Brûlées Par ces prières aux armes de destructions Massives Semant la désolation Ou rien ne repousse Ou rien ne survie. Il plane au-dessus de nos têtes pour fondre, Toutes griffes dehors Acérées Comme l'aigle d'acier sur sa proie Qui arrache la vie de la terre Dans une flaque de sang à pulsion meurtrière sans âme, ni raison. Il t'effleure et te glace les os Quand il passe sournois Sa main dans ton dos En creusant le sillon qui sera ton tombeau. De mille éclats Il lacère D'une vision extatique Nos vies Abrogeant à sa peine De mort La vôtre La nôtre. S'engorgeant dans nos veines Il irrigue nos prunelles De tous ses alluvions Lacrymales Qui se gâtent, rouge dédain D'une goûte de sang Qu'imprime notre rétine. Il est là , il règne Et nous dicte d'avancer ; Je suis son ambassadeur Quant à toi, tu es son bourreau à la recherche de victimes Sacrifice à notre vision fanatique Figée par le néant. Anéantissant le monde Et nos larmes Gelées Cristallins stratifiés Par ces prières aux armes Ensanglante ce noir dessein Ce monde, qui n'est plus rien Ce monde, devenu charnier...