Ô voiliers caressant les mers A vous mon indigne prière Emmenez moi loin de l'enfer Écouter le chant des baleines Pour écrire un dernier poème Loin des convoitises grotesques Et clamer un dernier "je t'aime" Au lentes divas gigantesques
Et s'il est dauphin qui pardonnent L'ignoble trahison des hommes Qu'ils nous honorent comme au passé De voyager à nos cotés Au sein du monde ou le silence Se fait pour écouter les vagues Ou par millier les poissons dansent Tandis que l'immonde divague
Puis si ce privilège unique Au tribut doit être acquitté Affronter le feu d'antarctique En hommage à un grand brulé Au pays des seuls empereurs Bien loin des squales et de la course Abandonner les mots menteurs Au manteau blanc sous la grande ourse
J'aim'rai qu'après la dernière heure Sonnante aux cerveaux qui défaillent La seule barrière qui demeure Soit joyaux vivant de corail Parure en offrande à la terre Sur le terreau de nos ossuaires Pour qu'enfin s'efface à la vie Les traces de nos vilénies