J'ai frôlé des yeux le silence des pierres A la grille du cimetière une vieille femme voûtée attend Plus loin un chien Trois poules Une vache taciturne Sur le marbre clinquant des sépultures Dorment les coquelicots parés d'émeraudes - plastique de Chine septentrionale mais qu'importe - Recueillement et Entre les tombes courir Ou lire les regrets des défunts éternels - l'inverse -
Plus tard la canicule de Juillet en partance Avant le jour nous avions cherché le vent la pluie Et l'orage Par jeu Mais c'est encore l'enfant brun, sale, Hirsute de poussière - Mon dieu le petit goret s'étaient ils tous exclamés- Qui triompha Il connaissait si bien les règles lui Pleurs
Pénombre plus tard Nos mains attachées liées serrées serrées Unies dans le recueillement Au matin la foudre l'arbre aux frelons Bourdonnement La vie en somme Les serpents possibles, l'angoisse, ( dis tu crois qu'on va se faire mordre ?) Mais la grand-mère roupille, l'éternité en fait
Se lever enfin Tous les jours le monde nous accueille Le pré, en face, éclaté de jaune Pissenlit par la racine Dans le ronflement caverneux des oncles Le ruisseau aussi
Après il faudra porter le trop grand costume de grand Mûrir Puis mourir Laisser le coeur jonché dans le cimetière Dans le silence des pierres