Le sang qui coule dans mes veines, En te rencontrant s’est mué En un doux élixir doré Guérissant ma profonde peine.
Emplit de cette drogue, Mon cœur contaminé De ville en ville vogue, Sans jamais pouvoir te quitter.
L’air que je respire, L’eau que je bois, Des femmes leurs sourires, Tout me remplît de toi.
Et quand, vagabond perdu, Sur une couche je m’abandonne Aux femmes qui se donnent, Seul ton regard éperdu Me protège et me retiens Comme la laisse au chien.
Ô lumière, merveilleux instants, Porcelaine fine et nacrée Que je n’oserai souiller En rêvant d’être ton amant.
Si un jour, pour m’apaiser, Tu déposes sur mes lèvres un baiser, Ne hâtes pas ce merveilleux moment. Moi, agenouillé comme le pénitent, Devant ma maîtresse les yeux fermés J’adorerai le diamant flamboyant.