Portez votre regard sur les crêtes des flots Où l'on peut percevoir un mystérieux halo ; Là-bas le jour enfante un soleil orangé Sous une voûte obscure où il est étranger :
Les premières lueurs d'une aube silencieuse Mélangent leurs couleurs sur leur toile, harmonieuses, En confondant ainsi les bleus nuit et marine À l'horizon noyé de brumes opalines, Ondulant leurs vapeurs, comme pour jalouser Les vagues dans leur danse, où semblent s'épouser Le silence et le vent dans ce matin tranquille, Communion clandestine en osmose fragile. Cette brise légère effleurant la surface Arrache à l'océan des embruns, qui s'effacent En venant se poser sur le sable, bruissant Au rythme du reflux continuel, incessant. La nuit s'allume alors de milliers de paillettes Scintillant d'un éclat fugace, qui s'émiette Comme un feu d'artifice en son bouquet final, Diffusant sa magie au matin virginal. Au loin, surgit soudain le dôme éblouissant D'un soleil impérial au cuivre rougissant, Inondant de son sang l'immensité bleutée Que la lune éclairait d'une bande argentée.
L'aurore, disparue dans l'éclat du soleil, Installe un nouveau jour sur l'horizon vermeil. Seuls s'entendent encor le silence et le vent Dans leur chant sensuel offert à l'océan.