Mes paysans
La grande richesse de mon royaume,
C'est à mes gueux que je la dois,
Bien que vivant sous toit de chaume,
Ils sont très pauvres mais servent leur roi.
En toute saison, ils vivent la terre,
Pour la récolte ou la jachère,
Infructueuse ou généreuse,
Elle est parfois très capricieuse.
Mauvaise lune ou sécheresse,
Ils ne connaissent guère l'allégresse,
Dans la froideur, terre assassine,
Elle cause pour eux grande famine.
Toute une vie de dure labeur,
à travailler pour leur seigneur,
Souffrant parfois dans leur malheur,
Je n'étais que vil pourfendeur.
Devant la charrue, avançant,
L'énorme bœuf ruminant,
Nage dans les blés poussant,
Les épis ondulent sous le vent.
Quand le printemps est de retour,
Les fleurs couvrent toutes les rocailles,
Les paysans dans les labours,
Récoltent moult victuailles.
Coupant le bois, gaulant le fruit,
Trayant la chèvre ou la brebis,
Dorant la caille, séchant le porc,
Ils nous fournissent tant de trésors.
Malgré toutes leurs difficultés,
Grand dam de ventres affamés,
Mes serfs ont grande dignité,
Ils seront tous récompensés.