Tout au début à l’horizon Il y a du jaune Presque orangé Du rouge Un peu Et le vent immobile A la lisière d’une forêt muette. L’installation tranquille D’un matin d’été. On est seul. Sur la falaise Les arbres secouent leurs têtes de pin. On ne dit rien. Aucun mot dans nos regards Mais l’amitié gonfle le silence feutré De la terre déjà chaude. La pluie Lentement Arrive par le chemin gris Sur le dos rugueux des collines Apportant avec elle les couleurs du soleil. Le vent chante Sous la voûte de l’arc en ciel. On entend les barques Danser au pied des roches Faisant crier leurs amarres. Une odeur bleue et verte Nous enveloppe de sa douceur de cloche. On a envie De prendre une photo Impossible. Et on la prend. Oui le vent chante Et fait valser nos ombres Entre indigo et capucine Violet lavande ou aubergine Vanille safran et pain d’épices. Alors on ferme les yeux Et nos paupières enveloppées d’étoiles Inventent un nouveau monde Arc en ciel.