Passer sa vie à la gagner, En oubliant jusqu’aux oiseaux Et ne jamais se résigner A échapper à ses barreaux. Appréhender chaque matin D’être obligé de se lever, Pour aller jouer au pantin, Quand votre envie est de rêver. Laisser de côté vos folies, Pour marcher au pas cadencé, Quand on se sent si bien au lit, Lové au fond de vos pensées. Se trouver de nouveaux besoins, Sans avoir vu vos essentiels Et aller les chercher bien loin, Quand ils ne sont qu’artificiels. Craindre de passer à côté De son futur, de son destin, Quand on ne fait que vivoter, Caché sous des vitres sans tain. Perdre le parfum de nos fleurs, Pour celui du supermarché Et crier partout au voleur, En sachant bien qu’on a triché. Jouer aux vierges effarouchées Quand on vous montre un autre sens, Et ne pas vouloir y toucher, Tant on manque de tolérance. Etre ce qu’on n’apprécie pas, Et pourtant s’en accommoder, En allant jusqu’à son trépas, Aux sons de chansons démodées. Prendre conscience de tout cela Et laisser arriver le mur, En se disant que l’au-delà Vous fera quitter votre armure. Et vivre avec le goût amer, D’avoir pris le mauvais bateau, A en vouloir même à la mer De n’avoir pas mis son véto !