J’ai comme toi, bien sûr, le même émerveillement Et surement aussi, les mêmes sentiments, Je suis devant son corps comme un thuriféraire Ebloui de soleil aux marches d’un laraire.
J’ai besoin de sa peau, j’ai besoin de ses mains, Je veux de son plaisir, en avoir le chemin Et y noyer mon âme au fond de ses yeux vairs, Devenus un instant ma clé de l’univers.
Je suis tout comme toi, à ne penser qu’à elle A vouloir la chérir, à lui donner des ailes, J’ai compris qu’elle était le liant de ma vie, Le bruit de mes silences et l’air de mes envies.
Je ne conçois mes jours qu’à partager ses nuits, A faire de son ventre un verger plein de fruits, A passer dans mon cœur, en boucle ses refrains Et à ne plus avoir, à mon désir de frein.
A l’opposé de toi, moi je ne suis qu’un homme, De sa plus belle lettre, un mot de post scriptum Et non pas son reflet, son image ambigüe, Son complément d’objet au verbe contigu !
Alors si je comprends tes vues et tes passions, Si je suis convaincu de ta véridiction, Ne séduis que ta sœur, celle qui comme toi, N’aura jamais besoin de credo sous son toit !