Vos
poèmes

J’avais fini par ne plus voir
Les monts, les forêts et les champs,
Pris dans les rets de notre histoire,
A ne percevoir qu’un seul chant.

J’ai même cru qu’on me devait,
L’amour, le bonheur et la joie,
Alors qu’en fait, on me privait
De choisir moi-même ma voie.

A coups de mots et d’apparence,
D’allégories et d’effigies,
On a renforcé mes carences
En envie et en énergie.

De charité en assistance,
De jeux, de pain et de faux droits,
On a usé mon espérance,
De me tenir tout seul bien droit !

On a réservé l’ambition
Aux nantis de l’hérédité,
Laissant aux autres l’addiction
Aux ardeurs de passivité.

Pour éviter le feu des tourbes
On nous distrait de comédies,
Sans voir que là après la courbe
Couve déjà un incendie.

J’ai pris le parti de revoir,
Les monts, les forêts et les champs,
Mais c’est vrai qu’il va là falloir
Du soleil changer son couchant.

Septembre 2010