Vos
poèmes

Mais pourquoi donc ai-je essayé ?
Ai-je besoin de le savoir,
De le sentir et de le voir ?
Que je ne fais que rimailler !

Si je n’avais pas commencé,
A me regarder dans le vers
Pour voir les mots de mon envers,
Je n’aurais pas à me tancer.

On ne devient jamais poète,
On l’est au jour de sa naissance,
Un don du ciel là en clairance,
Vous autorisant à la fête.

Aligner des mots et des rimes,
Trouver le bon enjambement,
Mettre le mètre habilement,
N’apportent à l’art, que la surprime.

La poésie vient de la nuit,
De périphrase en oxymore,
De plaisir, en petite mort
Et de grand bonheur à autrui.

La poésie descend du ciel,
En harmonie d’anges et d’archanges
Sur des mélodies de mésanges,
Vous offrant le référentiel.

Et moi qui ne fais qu’ériger
Des stichomythies d’inverti,
Je me sens-là anéanti,
De ne faire que verbiager.

Pardonne-moi,-toi qui me lis,
D’oser t’imposer ce poème,
Mais ce n’est que parce que j’aime
Que j’étale ce simili ;

Je ne serai jamais Verlaine,
Encore moins Char ou bien Rimbaud,
Je n’ai signé que quelques baux
Pour cavaler la prétantaine ;

Moi j’ai déjà fort bien compris,
Que là n’est pas la poésie !

février 2012