L’amour est un rocher de baie de bord de mer ; Le ressac incessant, au rythme sans mesure Finit par décaper l’enduit de ses chimères, Ne laissant que du sable en prébende d’usure.
Le temps mine ses fonds de mille et une vagues, Rongeant ses convictions de château de falaise, A ne laisser ses flancs qu’en abysse de drague ; Hypogée regretté de tenons sans mortaise.
L’amour n’est que du liais, en suspension dans l’eau Qui peut précipiter ou se désagréger Aux caprices du vent ou aux chants d’un oiseau.
Mais roc ou graviers blancs, à-pic ou grèves noires, L’amour fait les rivages aux pauvres naufragés, Qui sans morceaux de terre iraient au désespoir.