Pour vous, J’ai permis à mes yeux de montrer par leurs larmes Qu’ils pouvaient exprimer leurs réelles émotions, Qu’ils n’avaient plus besoin de l’acier froid des armes Pour, avec les femmes, voir leur différenciation.
J’ai appris à mon corps à jouer aux caresses, A donner sans compter, à attendre le temps, A ne plus rechercher dans l’autre les prouesses En faisant de vos jours que des nuits de printemps.
J’ai mis mes sentiments en bouquet de ma peau, Niant de mes années leurs souvenirs de mâle, A mettre dans mon vin plus de la moitié d’eau Pour tenter de changer ce qui se voulait mal.
J’ai fermé ma télé, rangé mes illustrés, Remplacé ma Kanter par des tasses de lait Dis adieu à mes potes, à l’heure enfin rentré Et même du football pensé que c’était laid.
Et aujourd’hui on lit, dans tous vos magazines, Que nous avons changé, que des gaillards d’avant Nous serions devenus que de bonnes copines A vous montrer l’amer des filets dérivants.
Alors si dés demain, du tout et ses contraires Tu veux de mes deux mains Rimbaud et puis Rambo, Il faudra de ton jeu en chasser l’arbitraire Et apprendre à danser, pourquoi pas le tango !