Je ne veux pas vieillir, Je préfère mourir, Me voir devenir vieux Me paraît trop odieux. Regarder les matins Dépeindre mon destin Sans rien y pouvoir faire Me fait choisir l’enfer. Je sens les grains du temps User tous mes instants, Je vois mon avenir Qui commence à finir. Mes yeux n’ont plus le vert Qui colorait mes vers, Mes mains font des refrains Sans regarder demain. Je crains les lendemains Où s’annonce la fin Quand je vois du futur Que le début du mur. J’ai peur de cette vie Où s’efface l’envie, Ces jours sans rien autour Où on contre le pour. J’abhorre tous ces décors Qu’on réserve aux seniors, Les jours ou la raison S’enfuit de la maison. Je maudis les non-dits, De fin d’après midi, Quand malgré le soleil Nous gagne le sommeil. Je redoute le doute De cette ultime route, Les premiers froids d’automne Et l’angélus qui sonne. Je m’alarme des larmes De ma vie qu’on désarme Les soirs de désespoir A ne voir que du noir. Je pressens tous ce sans Qui coule dans mon sang, Ce que je n’aurai plus Et qui m’avait tant plu !