Il suffirait d’un mot pour que vive l’espoir Et brillent des soleils au milieu de nos nuits ; Il suffirait de rien, pour faire de nos soirs, Des jardins pleins de fleurs, remplis d’amour d’autrui.
Il suffirait d’un lien pour amarrer au ciel Nos envies d’absolu et nos besoins de nid, Il suffirait d’un « toi », pour que de l’essentiel, On fige notre ennui au gel de l’infini.
Il suffirait d’un point pour que là, à la ligne, On repense nos jours aux couleurs de nos rêves, Il suffirait d’un trait, pour en faire le signe De la nouvelle union d’une mue qui se lève.
Il suffirait d’un temps pour que notre futur, Soit pour tous nos enfants, un merveilleux présent, Il suffirait d’un vœu, pour que de cet obscur, Surgisse du néant, un monde plus plaisant.
Il suffirait d’un lai pour que la poésie Accroche ses guirlandes, aux lustres des empires, Jetant dans ses lacis un peu de fantaisie Pour mettre des étoiles, dans l’air que l’on respire ;