J’ai compté les nuages Qui abritaient tes mots, J’ai compris les paysages De tes doux sfumatos, J’ai touché les rivages Qui bordaient tous tes flots, Prenant à l’abordage Ton cœur et ses sanglots ; J’ai mis dans mes bagages Tes airs de matelot, Ta peur des bastingages Et ton appel de l’eau, Tes envies de voyages Seule sur de vieux rafiots Et tes us et usages Aux si nombreux ragots. J’ai aimé l’esclavage De tes seins, de ta peau, M’envoyant aux alpages Jonchés de coquelicots Qui donnaient à mes pages Un si joli tempo. Et maintenant que l’âge Fait passer son charriot Je, sais que le cordage Que je croyais lasso Confirmait bien l’adage, Qu’il n’est rien de plus beau Que d’être dans la cage, Où tu es les barreaux.