Je ne crois pas à ces clichés Criant partout des évidences, Ni non plus à la providence, Pour ces tropes trop affichés ; Je ne crois pas au tout puissant, Qui règne la haut dans les cieux, Ni d’ailleurs à ces suspicieux Se voulant trop compatissants ; Je ne crois plus en cet amour, Qu’on dit partout pourtant si beau, Encore moins au placébo Qui de l’effet en a l’humour. Je ne crois pas en l’au-delà, Où n’iraient rien que les humains Et pas du tout à ces chemins Qui mèneraient au Walhalla ; Je ne crois pas à la bonté Et ni à la miséricorde, Sinon pourquoi au bout des cordes Tant d’innocents ont tréssauté. Je ne crois pas à ces miracles Qu’on raconte dans les églises, De l’eau en vin, quelle bêtise ! Des idées dignes d’un cénacle. Je ne crois pas à la morale, Quand sur le bien prime le mal Et qu’on se pense illibéral De rejeter le caméral. Je ne crois pas à l’équité, Aux mots ex aequo et Bono, Avancés par des paranos En mal d’asociabilité. Je ne crois pas à ces adages, A ces maximes du passé, Ces vieux proverbes dépassés Qui sentent l’eau des marécages. Je ne crois pas au vieux Noël, Ce beau concept tout inventé Pour les marchands les contenter, Aux sons de chants venus du ciel. Je crois qu’il ne faut croire en rien, Qu’il faut jeter ces certitudes Aux affres de la désuétude, En se disant bien que terrien. Mais voilà si je ne crois pas, J’ôte la substance à mes rêves, Des arbres j’enlève la sève, Pour n’aller que vers mon stupa ; Et bien cela, moi je le crois !