Le grand rideau du temps n’est pas redescendu Sur les ignominies des feux de la patrie, Laissant à nos soldats, trop de sous entendus Pour un sens de l’honneur, qui sentait là le tri.
Tous ceux qui de là bas, juillet soixante deux Ont vu leurs généraux, aux couleurs tricolores S’essuyer leurs deux mains de cet ordre merdeux Se souviennent aujourd’hui de l’affront de leur corps.
Abandonnant au fer leurs propres frères d’armes, Connaissant leur destin, sachant que le pardon, Aux portes de l’orient, ne sait pas dans les larmes Se dire que de Dieu, il est le plus beau don ;
Ils ont mis leur estime aux abonnés absents Avalant les serpents de leurs tristes gradés, Qui de quelques étoiles ont en lettres de « sans » Ecrit un grand moment de notre belle armée.
Et vous, les compagnons d’un bien autre chemin, Qui à grands flots d’Evian avez lavé le pont Des trières d’hier, vous avez sur vos mains, La mort de ces harkis, qui croyaient en vos noms !
Il est dans notre histoire aussi des jours de gloire …