Nous irons vers l’ailleurs, là où les jours sourient, Là où les matins clairs déposent sur les champs Des larmes de bonheur et des bouquets fleuris Et là où les oiseaux vous bercent de leurs chants.
Nous irons vers l’ailleurs, là où les nuits allument Des chapelets d’étoiles aux cimes des forêts Et où l’ami Pierrot, nous prêtera sa plume Pour écrire à la lune et à ses beaux reflets.
Nous irons vers l’ailleurs où le temps du malheur Désapprend ses leçons, effaçant des cahiers Toutes nos certitudes, à la gomme des heures, Afin que plus jamais, on dise qu’on y est !
Nous irons vers l’ailleurs là où pas un instant, On arme la raison contre nos illusions, On pense que l’argent peut acheter le temps Et que la poésie n’est rien que dérision.
Nous irons vers l’ailleurs là où la liberté N’est pas qu’un petit mot écrit sur un drapeau, Où elle a bien l’habit de l’immortalité Et non pas le décor sur de vieux oripeaux !
Mais à chercher l’ailleurs sur une terre ronde, On revient toujours là, où on ne le veut pas, A rebâtir sa vie, dans le "meilleur" des mondes, Celui où on perçoit, l’empreinte de ses pas …