A force de brûler les bouts de la chandelle, De perdre toute l’eau qui coulait aux ruisseaux, Et de vivre à crédit, se payant sur la belle, Notre monde se meurt, partant tout à vau-l’eau
Du jardin des bonheurs, ils ont cueilli les fleurs, Sarclant de la racine aux tiges et aux boutons, Croyant que les saisons ne connaissaient pas l’heure, Persuadés que la mer n’avait jamais de fond.
Aux babils des oiseaux, ils ont coupé les ailes, Enlevant des forêts nos devenir d’après, Allant jusqu’à casser, tous les nids d’hirondelles Quand ils n’étaient pour nous que les agios d’un prêt !
Aux couleurs des hivers, effaçant les rigueurs, Peignant le bleu du ciel d’un camaïeu de gris, Ils ont de CO2 fait monter les valeurs, A jouer aux voleurs, du jeu pas vu pas pris !
Et quand aux derniers temps, l’air devenu trop rare Ils durent de ballons prendre l’ultime joie, C’est avec des regrets, hélas, mais un peu tard, Qu’ils dirent de leur choix que c’était l’autre voie !